lundi 29 janvier 2007

Financement du jeu vidéo 1/4


Parce que droit et économie sont souvent liés, il m'apparaissait indispensable de faire un Retour sur le colloque du mardi 19 décembre 2006 à la Sorbonne.

Cette conférence a été proposée sur l'inititiative de l'IFC et de l'INA.

L’introduction est effectuée par le Professeur Pierre Sirinelli (professeur à Paris 1, Directeur de l’IFC, Institut français de la communication).

Ce-dernier rappelle que le jeu vidéo représente :

- un enjeu économique : en effet, le Chiffre d’Affaire du secteur pour l’année 2005 se monte à plus 19 milliards de dollars, ce qui est supérieur à celui du cinéma en salle à savoir 15 milliards d’€uros, et depuis plusieurs années à celui du secteur musical. Le jeu vidéo s’adresse aujourd’hui à une large clientèle dont le pouvoir d’achat est important.

- mais aussi un enjeu culturel : en effet le jeu vidéo occupe désormais le premier poste de vente en matière de produits culturels.

Cependant l’industrie française du jeu vidéo est en crise et ce depuis plusieurs années. Ainsi en l’espace de 10 ans, le secteur a perdu plus de la moitié de ses emplois (cumul des emplois directs et indirects) :

- ainsi en 1994, le jeu vidéo représentait environ 25 000 emplois,

- en 2005, le chiffre est tombé à 12 000 emplois.

De surcroît, le nombre de studios de développement (autrement dit les créateurs) présents en France a été divisé par quatre sur la même période.

Or l’investissement nécessaire au développement d’un jeu est de plus en plus lourd, complexification technologique oblige. Le coût minimum de développement représente environ 5 millions d’€uros, et en moyenne, produire un jeu coûte 15 millions €uros.

Alors que la production d’un jeu demande les mêmes efforts que dans le secteur de l’audiovisuel, l’industrie du jeu vidéo, du moins en France et en Europe, n’est pas encore aussi bien structurée que l’industrie audiovisuelle.

Les causes sont diverses mais il est possible de noter que la différence de parité entre dollar et €uro ainsi que les coûts salariaux plus important sont deux causes expliquant l’état actuel de l’industrie française du jeu vidéo.

Au total, le coût de production d’un jeu vidéo en Europe et particulièrement en France est 50 % plus élevé qu’aux Etats-Unis ou au Japon.

Par ailleurs, il faut remarquer que seulement 12 % des jeux achetés en Europe sont d’origine européenne alors qu’aux USA, les jeux américains représentant environ deux tiers des ventes, et au Japon, les jeux japonais près de 90%.

Il apparaît alors nécessaire que l’industrie de production de jeux dans la Communauté Européenne soit soutenue.

Plusieurs questions peuvent dès lors être soulevées :

- celle du crédit d’impôt actuellement en débat ;

- celle de la part des constructeurs (ou consoliers) dans l’industrie ;

- celle de la durée de vie d’un jeu en terme de vente qui est très courte : 1 mois en moyenne ;

- celle de la complexité de la matière elle-même car produire un jeu suppose une certaine maîtrise technique ;

- enfin la question de grande verticalité dans la structure de la création.