vendredi 24 novembre 2006

Crédit d'impot, évolution européenne



Evolution sensible du dossier crédit d'impôt en matière de jeux vidéo auprès de la Commission Européenne en ce mercredi 22 novembre.

En effet, la Commission Européenne a décidé de se pencher, enfin, sur la volonté française de faire bénéficier l'industrie vidéoludique française d'un crédit d'impôt (l'industrie cinématographique et musicale française bénéficient déjà d'un crédit d'impôt). Et pour se faire, la Commission Européenne a donc décidé d'ouvrir une enquête approfondie, selon les termes de la déclaration, sur le sujet.

Pour rappel, la France souhaite mettre en place un crédit d'impôt pouvant aller jusqu'à 20 % du coût de développement d'un jeu. Le projet français a cependant été présenté sous l'angle culturel et non sous l'angle de la protection d'une industrie.

La commission veut par conséquent vérifier que cette mesure vise seulement à promouvoir la culture et n'entraîne pas de distorsion de concurrence."Nous devons nous assurer que cette mesure ne pourra promouvoir que d'authentiques projets culturels et n'aura pas l'effet d'un instrument de politique industrielle en faveur du secteur des jeux vidéo", a ainsi déclaré dans un communiqué la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes.

Précisons que le Canada soutient son industrie du jeu grâce à un crédit d'impôt qui s'élève à près de 50 % des dépenses.

Cette déclaration laisse à penser, si du moins la mesure est acceptée par les Commissaires européens, que la mesure ne touche qu'une minorité de jeux comme le craint Emmanuel Forsans, directeur de l'Agence française pour le jeu vidéo (AFJV) qui prédit un impact relativement faible de la mesure si elle ne doit s'appliquer qu'aux jeux dits culturels (soit entre 10 et 20 % des jeux actuels).

«On va pouvoir développer plus de produits culturels mais cela ne résout en rien le problème du jeu vidéo», a-t-il ainsi affirmé, rappelant que l'industrie européenne souffre notamment de l'absence de constructeurs de consoles en Europe.

De son coté, M. Guillemot, président d'Ubisoft, moins pessimiste, a déclaré que «C'est peut-être une part limitée de jeux vidéo mais c'est déjà une première étape qui permet de sensibiliser au fait que c'est un métier d'avenir pour l'Europe».