vendredi 11 mai 2007

Le futur de l'industrie du jeu vidéo


Les élections présidentielles passées, il est temps de nous intéresser à ce qui attend désormais le secteur du jeu vidéo, en particulier au regard des engagements du tout nouveau Président de la République, Nicolas Sarkozy.

Ainsi, on peut relever sur le site de l'UMP, la proposition suivante, au sujet de l'industrie du jeu vidéo.

"Il y a tout d’abord les efforts engagés par la France pour le crédit d’impôt production en faveur du jeu vidéo. C’est une mesure forte dont je soutiens le principe et que les députés viennent d’inscrire dans le projet de loi de modernisation de la diffusion audiovisuelle et de la télévision du futur. Des négociations restent à conduire auprès de la Commission européenne, notamment en ce qui concerne le périmètre des jeux pouvant bénéficier de cette mesure, et j'entends être vigilant sur les critères retenus, afin de ne pas pénaliser l'économie nationale du jeu vidéo.

Au-delà, le jeu vidéo est une industrie encore jeune, et tout reste à construire pour que notre pays lui offre des conditions optimales de développement. Je pense par exemple à la formation aux métiers du jeu vidéo, mais aussi au développement de pôles de compétitivité consacrés à cette activité, à l'instar du pôle Image Multimédia et Vie Numérique d'Ile-de-France, ou encore du projet de pôle « jeu vidéo » initié par Capital Games et Lyon Game. De façon générale, le ministère de la Culture et de la Communication a déjà engagé de nombreux efforts dans le sens de la reconnaissance du caractère culturel du jeu vidéo, et la mise en œuvre des outils nécessaires pour que cette industrie dispose des moyens nécessaires dans un univers mondial fortement concurrentiel. C'est une direction que j'entends poursuivre et intensifier."

Une seconde proposition intéresse également le jeu vidéo :

"Il n’est plus nécessaire de faire la preuve de l'engouement des Français pour le jeu vidéo : avec 15 millions de joueurs français et plus d'un milliard d'euros de ventes, nous sommes face à une révolution culturelle au sens où l’usage du jeu vidéo devient un loisir extrêmement prisé. A mes yeux, cela signifie clairement que le jeu répond à une attente forte, mais aussi que les talents français en matière de création de jeux doivent savoir trouver dans notre pays tes conditions pour se développer sans devoir s'expatrier, et que la distribution des jeux doit respecter toutes les sensibilités. (…)

Le jeu vidéo ne se résume pas aux seuls jeux ultra-violents, bien au contraire. C'est devenu un véritable phénomène de société qui nous réserve des évolutions passionnantes et permet aux joueurs de vivre différentes situations, des plus anodines aux plus extrêmes, sans me parler des mondes, virtuels qui commencent à apparaître. Ce que j'espère, c'est que ce phénomène saura continuer à se développer en harmonie avec les règles de notre société. Les efforts de signalisation des éditeurs comme les politiques de sensibilisation des parents aux risques de certains jeux sont une bonne voie, même si de vraies améliorations restent nécessaires. (…) C'est un sujet que je suis avec une très grande attention : on ne peut transiger ni avec la protection des mineurs, ni avec la liberté des adultes, ni avec la responsabilité des professionnel."

Le nouveau Président, conscient de l'importance tant industrielle que culturelle du jeu vidéo, apparait décidé à soutenir l'industrie du jeu vidéo, à l'aide du crédit d'impôt récemment voté mais dont l'application dépend cependant de Bruxelles, et des jeunes pôles de compétitivité ; tout en restant vigilant sur la signalétique des jeux dont il était déjà question dans la dernière de loi de prévention de la délinquance.

Lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy ne fut toutefois pas le seul à avancer des propositions concernant le jeu vidéo. En effet, Michel Rocard, auteur d'un rapport intitulé "République 2.0 béta" avait également émis certaines recommandations qui sont les suivantes :

"- Mobiliser les mécanismes de soutien à la R&D pour les jeux innovants
- Proposer à nos partenaires européens une approche commune du soutien à cette industrie culturelle particulière : la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les pays d’Europe du Nord semblent prêts à travailler collectivement sur ce sujet emblématique, tant sur les aspects de soutien à la création que sur le volet de protection des mineurs.
- Aller au delà du projet minimaliste de crédit d’impôt. Notamment en mettant en place une gamme d’outils de soutien aux studios, ciblant particulièrement leur besoin de financement permanent.
- Faire valoir nos atouts dans la concurrence mondiale, aujourd’hui déséquilibrée par les politiques fiscales très volontaristes de certains pays, ou par la montée dans le paysage des pays émergents.
- Proposer la création d’un compte de soutien sur le modèle de celui du cinéma. Il faudrait en arrêter le principe et les modalités avec l’ensemble des acteurs."