jeudi 28 février 2008

Une taxe sur les jeux en ligne ?


Philippe Douste-Balzy, qui vient d'être nommé à l'ONU« conseiller spécial pour les sources novatrices de financement du développement » , a déjà trouvé une solution pour lutter contre la pauvreté dans le monde : taxer les jeux en ligne (et le commerce électronique).

" Aujourd'hui, il manque 50 milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs du Millénaire, adoptés par les dirigeants du monde en 2000, alors que nous échangeons 1 500 milliards de dollars par jour sur les places financières. Nous allons inventer de nouveaux moyens, l'idée étant qu'il faut créer une démarche citoyenne mondiale, qui vise une mondialisation plus équitable et solidaire. Nous pensons notamment à une taxation des jeux sur Internet et du e-commerce. "

Aucune précision n'a été donnée quant aux types de jeux visés : juste les jeux d'argent et/ou les jeux massivement multijoueurs qui nécessitent un abonnement mensuel ? Depuis 2006, l'on connaît la taxe dite "Chirac" de solidarité sur les billets d'avion, destinée à financer le programme Unitaid, pour l'achat de médicaments.

Bien entendu, tout ceci n'est qu'une proposition qui a le mérite d'exister et qui nécessitera un vote à l'ONU et une ratification dans chacun des pays concernés, mais il n'est toujours pas question de taxe Tobin sur les transactions financières ...

mardi 26 février 2008

PEGI sur la sellette en Angletterre mais meilleur que BBFC selon Matt Lambert


Le système de classification britannique des jeux vidéo est-il en passe de disparaître ? C'est la question que l'on peut se poser à la lecture des propos tenus au Culture, Media and Sport Select Committee par Matt Lambert, responsable du département Corporate Affairs de Microsoft au Royaume Uni. (voir article d'Eurogamer)

Matt Lambert estime que la BBFC a toujours une approche cinématographique du jeu vidéo alors qu'une approche purement vidéoludique du médium serait souhaitable. Pour Matt Lambert, le système PEGI, système pan-européen de classification des jeux, est aussi meilleur que celui adopté par la BBFC car il renseigne les acheteurs non seulement sur l'âge conseillé mais aussi sur le contenu du jeu.

Et Matt Lambert en conclut que s'il ne devait rester qu'un système de classification au Royaume Uni, ce serait le PEGI.

Pour information, le CMS Select Committee est actuellement en train d'étudier les effets de la violence dans les jeux vidéo et sur internet, en parallèle avec le prochain rapport de Tanya Byron, psychologue, à qui Gordon Brown avait demandé d'étudier l'impact de la violence dans l'univers ludo-numérique.


Pourquoi une telle sortie en faveur du système PEGI ? Car si les arguments avancés par Matt Lambert sont les bons - le système PEGI étant clairement plus adapté au monde du jeu vidéo même si quelques améliorations doivent être apportées - on ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec le rapport de Tanya Byron, qui préconiserait l'abandon pur et simple du système PEGI ! (voir l'article du Gardian qui révèle les pistes du rapport : interdiction de la vente de jeux à un mineur dont l'âge est inférieur à celui recommandé par la classification, changement du système de classification des jeux, surveillance des parents, mécanismes de protection ...)


Pour l'heure, et selon le Video Recordings Act de 1984, seuls les jeux vidéo répondant à certains critères (présence de cinématique ou classés 18 + par le PEGI) sont soumis au contrôle de la BBFC. Or pour la psychologue, ce double système entraînerait une confusion chez les parents et la solution la plus simple serait donc de confier à la BBFC la classification de tous les jeux sans exemption. L'ISFE - association européenne des producteurs de jeux vidéo - a vivement réagi face au possible abandon anglais du système PEGI, regrettant ce pas en arrière.

mercredi 20 février 2008

Ubisoft gagne un proçès contre MGA Entertainment


... et au passage un petit pactole de 13.2 million de dollars.

Une affaire de contrefaçon de marque opposait Ubisoft à la compagnie MGA Entertainment. En 2002, Ubisoft avait signé avec MGA un accord de licence pour utiliser dans des jeux vidéo la marque de poupées "Bratz".

Mais en 2003, MGA souhaitant renégocier le contrat (suite au succès des fameuses poupées) avait mis fin au contrat objectant une manipulation par Ubisoft de la licence concédée. Mais Ubisoft refuse la renégociation arguant que le contrat de cession licence a pris fin sans cause réelle.

MGA décide alors d'attaquer en justice Ubisoft pour le forcer à renégocier, mais Ubisoft de son coté contre-attaque, présentant la résiliation par MGA du contrat de licence comme invalide et un manquement aux stipulations contractuelles.

L'affaire est portée devant l'American Arbitration Association qui vient de donner raison à Ubisoft et condamner MGA à payer des dommages et intérêts représentant les pertes subies par Ubisoft, ainsi que tous les frais d'avocats. Le montant s'élève tout de même à 13.2 millions de $, de quoi inspirer à MGA une belle maxime de La Fontaine, ou plus simplement le respect de ses futures engagements contractuels car comme le dit si bien le Code Civil "le contrat tient lieu de loi pour les parties".

Petits brevets en tout genre chez Nintendo

Un brevet est avant tout un moyen de protection, peut importe son objet du moment qu'il vous permet d'ôter à la concurrence tout moyen de se rapprocher de près ou de loin de l'idée de base. Nintendo, fabricant de carte à jouer puis de jouets électroniques avant d'être le constructeur de console que l'on connaît, a parfaitement intégrer cet aspect du brevet.

Mais à la vue du brevet déposé aux Etats-Unis pour protéger sa Wiimote, on peut se demander si le concept n'est pas poussé à l'extrême pour tomber par moment dans le ridicule tant Nintendo a pris un soin particulier à envisager toutes les applications possibles de la commande de jeu.


Source : Fluctuat.net

jeudi 14 février 2008

Apple et le Jeu Vidéo, pour bientôt ?


Avoir toujours un œil sur le dépôt de marques (ou de brevets) de la part des grandes sociétés peut s'avérer bien utile. Cette veille juridique peut toutefois faire naître chez le lecteur de faux espoirs, ou quelques sueurs froides chez la concurrence.

Un joli cas d'emballement médiatique est celui qui fait suite à une demande d'extension de la marque Apple aux catégories de produits de types jeux vidéos, ce que la plupart des commentateurs ont analysé comme un possible lancement d'une console Apple :
Toys, games and playthings, namely, hand-held units for playing electronic games; hand-held units for playing video games; stand alone video game machines; electronic games other than those adapted for use with television receivers only; LCD game machines; electronic educational game machines; toys, namely battery-powered computer game

Mais la réalité est plus simple, Apple souhaiterait juste pour le moment protéger ses divers Ipods et IPhone en tant que plateformes de jeux.

Pourtant, en septembre 2007, Apple a bien déposé un brevet ayant pour objet un écran tactile multi-touche pour jeux sur mobiles (information relayé par AppleInsider) ... et en 2006, un précédent brevet mentionnait déjà le terme de "game" ce qui à l'époque avait également fait beaucoup parler.

Source : IGeneration.fr

mercredi 13 février 2008

Blizzard et les spams de goldfarmers : 1-0


Il y a de cela quelques mois, Blizzard avait déclaré la guerre aux goldfarmers et notamment à la méthode des spams qu'ils utilisent pour se faire connaître des joueurs. La société américaine In Game Dollar détentrice du site Peons4hire s'était alors vue poursuivre devant la justice américaine par Blizzard pour sa pratique du spam dans le jeu World of Warcraft.

Contre toute attente, la justice a donné raison à Blizzard en ordonnant à IGE de mettre fin à la pratique du spam sur les serveurs du jeu WOW ainsi que toute activité liée à ce jeu.

IGE, cette compagnie est bien connue des joueurs MMORPG pour ses services, mais le dessous des cartes est encore bien plus passionnant : il suffit de faire un tour sur le site Overgame qui en 2005 s'intéressait déjà à cette entreprise opérant dans un "flou juridique" ou encore à cette adresse où un reportage diffusé sur Canal + il y a quelques mois et intitulé "Les forçats du cybermonde" est disponible (et vivement conseillé).

jeudi 7 février 2008

Bugs chez Buzz, ou les affres de Sony et de sa marque "Buzz!"

Une plainte pour contrefaçon a été déposé contre Sony Computer Entertainment Europe par une une compagnie californienne répondant au doux nom de Buzztime Entertainment et qui produit des jeux électroniques pour bars et restaurants. Celle-ci soutient que la série de jeux de SCEE "Buzz !" et la phrase emblématique "It's time to get buzzing" viole de nombreuses marques déposées par Buzztime.

Attention, Buzztime ne détient aucun droit sur le mot Buzz (qui ne peut être une marque à lui tout seul, il lui manque un soupçon d'originalité, comme un point d'exclamation par exemple !). Mais l'entreprise californienne a enregistré plusieurs marques dont "Buzztime", "Buzzhead", "Share the Buzz," et"Buzzkids." De son coté SCEE a déposé plusieurs marques mais non-encore enregistrée contenant "Buzz!".

La plainte fait état d'une contrefaçon de la part de Sony "malveillante, frauduleuse, en toute connaissance de cause, volontaire et délibérée" et l'accuse de tromper intentionnellement les consommateurs en associant le jeu vidéo Buzz! aux produits de Buzztime (qui n'ont rien à voir avec les jeux vidéo ceci dit).

Buzztime souhaite, en plus des habituels dommages et intérêts, le rappel et la destruction de tous les produits contrefaisants, des royalties et que l'Office Américain des Brevets et des Marques n'enregistre pas les marques déposées par Sony.

vendredi 1 février 2008

L'addition du Hot Coffee


"Hot Coffee", ces deux mots ont fait couler beaucoup d'encre depuis l'été 2005, date à laquelle un programmeur hollandais découvre en modifiant les fichiers de sauvegarde du jeu Grand Theft Auto : San Andreas édité par Take Two, un mode caché dans le jeu et contenant des scènes sexuelles explicites. S'en suit un scandale monstre et une class action intentée contre l'éditeur par de nombreux joueurs très "choqued".

La procédure judiciaire s'est terminée ces jours ci par une addition assez peu salée pour Take Two.

Ainsi Take Two a fixé les compensations pour les plaignants selon le barème suivant :
- remplacement de toute première version du jeu dans le lequel le mode hot coffee était accessible,
- en cas de facture du jeu : 35 $
- la seule mention de l'achat du jeu sur un relevé de banque : 17.50 $
- la simple possession du jeu : 10 $
- et même dans le cas où le plaignant n'a pas le jeu, une compensation de 5 $ est prévue à la condition que le plaignant jure avoir été vraiment "offensé et affligé".

Pas de compensation pour les avocats représentants les plaignants mais une somme rondelette d'honoraires d'1 million de dollars.

On touche là le gros défaut des class action à l'américaine, l'aubaine n'est jamais ou peu souvent du coté des plaignants mais de celui des avocats qui conduisent l'action collective car ces-derniers fixent leurs honoraires suivant un pourcentage sur les dommages et intérêts obtenus ou sur celui de la transaction. On parle alors de "transactions par bons d'achats".

Notons que le rapport Attali, préconise dans le chapitre concernant la mobilité économique, la création d'action de groupe pour renforcer les pouvoirs du consommateur. Il faudra alors veiller dans la rédaction de la loi à ce que les dérives américaines ne fassent pas partie du package.